Le Shire à travers les âges
L’histoire du puissant Shire
1. Préambule
La race Shire est une des rares races de chevaux européennes à pouvoir revendiquer des origines très lointaines. La première mention des ancêtres du Shire semble avoir été faite il y a bientôt 2000 ans lors de la Guerre des Gaules, par nul autre que Jules César, qui faisait référence à des grands chevaux noirs présents dans le nord de l’Angleterre.
photo © shire horse france: Metheringham Upton John – Étalon 8 ans – Champion de sa catégorie 1999, 2000 et 2001.
2. Époque médiévale
Au Moyen Age, la première fonction du « great horse » fut d’abord militaire, d’où son appellation alors de « war horse ». On utilisait exclusivement des étalons qui étaient l’équivalent du tank militaire. Contrairement aux nombreux récits et films, les charges étaient données aux pas en raison du poids du cavalier en armure et de la masse du cheval.
Les anglais l’ayant d’ailleurs appris à leurs dépends lors de la désastreuse bataille d’Hastings en 1066. Ils décidèrent alors d’améliorer la grandeur, la puissance, la vaillance et l’habileté de leurs preux destriers en les croisant avec des chevaux flamands et hollandais.
En effet, autour de 1200 le Roi John importa environ 100 étalons des Pays Bas, spécifiquement pour la reproduction dans les contrés stratégiques d’Angleterre.
Le succès du cheval amélioré au cours des nombreuses guerres européennes sur le continent, fut tel que, l’exode de ces chevaux fut massive et le Roi Henri VIII fut contraint d’interdire l’exportation libre des chevaux Shire sans son autorisation.
Parallèlement et pour conserver le modèle nouvellement créé, la castration fut introduite en Angleterre vers 1500 (cette pratique a mis 3 siècles pour devenir courante).Tout au long de la Renaissance et jusque vers la fin du seizième siècle, la race du « great horse » fut ensuite protégée de tout croisement qui pouvait lui être défavorable, et la taille de ses sujets fut ainsi préservée. L’avènement des armes à feu annonça la fin du « great horse » en tant que cheval de bataille.
3. Époque militaire
Néanmoins, l’Armée continua à utiliser le Shire pendant de nombreuses années pour la traction de ses pièces d’artillerie.
Pendant la première guerre mondiale, l’Armée anglaises acheta 144 000 chevaux lourds dont la moitié étaient des étalons Shire importés des USA au 19e siècle.
Les pertes furent énormes : 30 milles chevaux de trait ont péri sur les champs de bataille. Les français ont perdu plus du double.
4. Époque agricole
Mais il avait déjà débuté sa carrière au service de l’agriculture et de l’industrie et se nomma alors « old English black ». Dans les campagnes, ce cheval fut utilisé pour toutes sortes de travaux agricoles :
- labour
- débardage
- moissons
et lors de la révolution agricole, remplaça le bœuf;
Le succès du Shire fut particulièrement apprécié pour le défrichage des régions marécageuses de l’Est de l’Angleterre, grâce à ses fanons fournis et ses pieds larges.
Le réseau des canaux s’étant amplifié, le Shire fut utilisé comme cheval de halage en raison de sa puissance. Un cheval Shire pouvait en effet tirer la même charge qu’un attelage de 8 chevaux sur route.
De nos jours, les touristes peuvent toujours parcourir les canaux anglais de cette manière.
A cette époque, le standard fut de nouveau affiné et agrandi pour devenir à la fois la race nationale et emblématique de l’Angleterre.
5. Brasserie
L’agriculture ne fut pas la seule débouchée pour ces chevaux. En effet, on les retrouva également dans une multitude de corps de métiers où sa force exceptionnelle fut indispensable :
- le halage
- le transport de marchandises telle le charbon
- les transports en commun
- et dans les gares de triage des chemins de fer où ils manœuvraient les wagons
ainsi on peu mesurer la force des chevaux Shire aux records établis depuis le dix-neuvième siècle. Par exemple, en 1924 une paire de Shire a effectué une traction équivalente à une charge de 50 tonnes. La charge courante tirée par une pair de Shire était de 7 tonnes.
C’est en grande partie grâce aux brasseurs anglais que la race doit sa survie. Dès la fin de la première guerre mondiale, le Shire connut un grave déclin à cause du moteur à explosion. Il fut même menacé d’extinction dans les années 1950.
Les brasseries continuent aujourd’hui à livrer leur bière en camions à cheval pour le prestige, bien sûr, mais également pour des raisons économiques – il coût moins cher d’effectuer des livraisons sur des courtes distances à cheval qu’en camionnette.
Vous connaissez maintenant le Shire comme cheval d’attelage et de traction, mais le Shire du troisième millénaire est polyvalent.
6. Le Shire moderne
On retrouve de nos jours deux types distincts de Shire :
- le Shire traditionnel, costaud
- et le Shire moderne, plus grand, plus léger et donc plus agile.
Les allemands et les hollandais les utilisent déjà en dressage et haute-école car ils ont les capacités de se mouvoir comme un cheval de sport.
Le Shire est également un excellent cheval de loisirs, idéal en promenade en famille, monté ou attelé.
photo © shire horse france
7. Conclusion
Son caractère généreux et docile lui ont permis de s’adapter au monde actuel.
Les nombreux concours d’élevage et d’utilisations en Grande Bretagne et plus récemment sur le continent européen prouve que la race est en pleine essor.
Pour terminer, voici les caractéristiques de base du Shire moderne :
- taille : de 1.70 m à plus de 2 m au garrot pour les étalons
- poids : de 800 kg à plus d’une tonne
- robe : seuls le noir, le bai et le gris sont autorisés
Il mérite parfaitement sont surnom de « Gentil Géant ».
Cet article a été écrit par : la Société Française des Éleveurs et Meneurs de Chevaux de Race Shire
Les Communaux, 01480 Villeneuve, France http://www.shire-horse-france.com
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